Dossier

Octogônes 2021 part 1

Le double mixte, avec sa tant redoutée porte par laquelle on ne pouvait pas rentrer 😤

Du vendredi 01 au dimanche 03 octobre 2021 se tenait à Villeurbanne au Double Mixte la convention Octogônes, haut lieu de rencontre pour tous les platistes, figurinistes, rôlistes ou encore plus simplement… les Geeks. Grâce au sacrifice (consentis) de Madame pour affronter seule nos bêtes sauvages (les enfants), j’ai pu me rendre sur place afin de rencontrer le monde de l’édition, de l’écriture et de l’illustration du Jdr, papoter (beaucoup), jouer (un peu) et me la couler douce le temps d’un weekend.

Ce fut également, à passé quarante ans, mon baptême de convention, en bon ours antisocial et migraineux que je suis, ce qui n’est tout de même pas rien. Mais trêve de bavardages et place au rapport sur le déroulé de ces trois journées…

Vendredi 01 octobre

C’est après deux petites heures trente de route que je suis arrivé à Villeurbanne pour ma première (et non des moindres) quête du weekend, à savoir trouver une place où poser la voiture dans ce qui s’approche pour moi, petit campagnard haut-saônois, d’une vision de cauchemar urbain digne de William Gibson¹… En effet, une fois l’hôtel localisé (merci Katy, fidèle voix robotisée du gps), c’est avec une certaine appréhension que j’ai commencé à enfiler les boulevards et petites rues, l’oeil alerte tel un rapace en chasse prêt à fondre sur la première place disponible. Sauf que voilà, dans la peau d’un aigle je ne passerais probablement pas le premier hiver venu tant le Lyonnais maîtrise mieux son environnement que moi. S’en sont donc suivies quarante cinq bonnes minutes à pester intérieurement (et parfois un peu plus extérieurement) sur tous ces gens qui garent leurs véhicules n’importe où, avec néanmoins une prédilection forte pour les endroits qui auraient pu me convenir à merveille, à savoir les « vraies » places de parking. A force de tourner, retourner, demi-tourner et quart de tourner, j’ai fini par mettre la main sur le Saint Graal, un espace clairement défini par deux petites parenthèses blanches marquées au sol, le désignant comme apte à éviter la fourrière durant les trois jours à venir.

Le fameux boulevard

Soulagé de pouvoir enfin mettre Rossinante au repos dans la relative sécurité d’une place officielle (et gratuite) le long d’un boulevard, ce n’est pas sans une certaine angoisse que je me suis chargé de mes sacs, prêt à faire les quelques kilomètres qui ne manqueraient pas de me séparer encore de l’hôtel. Bardé comme un mulet, j’ai donc entrepris une lente migration vers la chambre qui me servirait de nid pour les trois jours à venir. Transpirant d’anticipation à la seule idée de la marche interminable qui m’attendait, je fus envahi d’un certain soulagement (le mot est faible) quand, au bout de 200 petits mètres à peine je tombai, fort surpris face à cet autre majestueux volatile que représente l’Ibis, cible de mon pèlerinage, nonchalamment posé au bout du boulevard que je venais de remonter.

Bel oiseau, mais un peu cher quand même

Comme quoi, quand on n’est pas fait pour la chasse, rien de tel que reconnaître ses limites et finir par  compter sur la chance.

Une fois mon barda installé chez mon collègue égyptien, il était temps de se diriger vers le Double Mixte afin d’entamer les hostilités. À nouveau 200 mètres et hop, me voilà dans la file d’attente. Ça n’a pas traîné et après un rapide contrôle du pass sanitaire, c’était parti.

Nooooon, ça ne résonne pas du tout là dedans

D’un naturel timide, votre serviteur avait toutefois anticipé le coup des sempiternelles présentations malaisantes du type « mais si, tu sais on discute sur Facebook depuis des mois… Non non, pas celui là, l’autre Barthus… » en optant pour la ruse dite du Port-Salut , à savoir d’afficher en gros le nom du produit sur l’emballage… Y’en a là dedans hein ?

Mais quelle élégance, quelle sophistication…

C’est donc tout pimpant que je m’aventurai dans ce que je soupçonnais être une véritable antre de perdition pour un amateur de livres et de jeux comme moi… J’avais raison ! Première étape histoire d’être sûr : le café

Il est beau mon gobelet, il est beau ! C’en est presque dommage que je ne boive pas de bière

C’est donc avec un solide double robusta (me garantissant des trous dans l’estomac et un éveil jusqu’à deux heures du matin) en main que je gravis bravement la volée de marches me séparant encore de l’étage dédié au Jeu de Rôle, délaissant bien vite le rez de chaussée consacré aux jeux de plateaux et autres figurines, dont les charmes n’ont que peu d’attrait pour moi. Il était temps de commencer à saluer des gens, distribuer mes petites cartes de visite et trouver le Vieux Geeks² afin de lui prêter un sac de couchage retrouvé le matin même dans mes placards, histoire qu’il ne soit pas condamné à grelotter convulsivement toute la nuit s’il venait à la passer dans sa voiture (on est un punk à chien ou on ne l’est pas…), ainsi que mon exemplaire de Coeurs Vaillants³ de John Grümph⁴, dont il devait assurer des démonstrations durant la convention. Sauf que voilà… Sitôt passée l’entrée de l’espace jdr, je tombe sur le stand d’Imperium 5 chez Obeha Éditions⁵, et me voilà parti dans le harcèlement des auteurs/illustrateurs/bêta testeurs afin d’en savoir plus sur ce jeu qui me fait de l’oeil d’emblée, alors que l’installation du stand était encore en cours (toutes mes excuses).

Premières minutes sur le salon… Première carte bleue… Premières dédicaces dans ma besace (et puisque nous sommes dans les premières, notons qu’il s’agissait également du baptême de signatures de l’auteur principal qui, tout à son humblitude, n’avait pas envisagé que cela pu lui tomber dessus durant le salon 😀), je me dirigeai ensuite vers le stand de Posidonia Editions⁶ afin de saluer le Vieux Geeks qui squattait un bout de table chez eux tout le weekend.

Geek pour sûr… Vieux… Pas tant que ça

Une fois déposé ce que je devais lui remettre (hormis le sac de couchage, mais nous y reviendrons), j’ai entamé les déambulations sur le reste de l’étage avec une première escale au stand des Courants Alternatifs⁷ où j’avais prévu de récupérer le Colosse de Grisantre⁸, ouvrage faisant suite au Temple des Vents⁹ de Julien Pouard¹⁰. Évidemment, mon penchant pour les jeux indépendants joua une courte partie contre mon prévisionnel de dépenses (je vous laisse deviner qui l’a emporté) et une portion du budget (raisonnable au demeurant) fut ainsi allouée à plusieurs petites choses qui me titillaient depuis un moment.

Une fois ceci fait, je décidai sagement d’enterrer mon portefeuille au plus profond de mon sac à dos et de ne plus céder aux sirènes du papier glacé avant d’avoir effectivement salué des exposants ou autres contacts Facebook et pour ce faire dans les meilleures conditions, une recharge d’acide de batterie s’imposait… Direction la buvette de l’étage, mon beau gobelet en main et pestant de devoir déjà exhumer ma menue monnaie (je le concède volontier, ma résolution à moins dépenser n’avait pas fait de moi un grand stratège sur ce coup là).

Et là, coup bas… Quittant la buvette, je tombe sur le stand des Éditions Sethmes¹¹, fort vicieusement installé juste à côté de la porte menant à l’espace fumeur (autrement nommé la zone de livraison/cuisson des frites/poubelles). Tenant tout de même à tenir mes engagements de ne pas faire qu’acheter des livres, je pris le temps de saluer Mickaël Cheyrias¹² et Cédric Chaillol¹³ tout en devisant autour de cet emplacement exotique et de leurs jeux, avant de jeter mon dévolu (une fois de plus) sur le beau kit imprimé que j’attendais pour me plonger dans la lecture de cet univers pour le moins intriguant qu’est celui de NOC¹⁴… Carte Bleue… Dédicaces…

Et hop, en bon quadragénaire biclassé père de famille, je vérifiai mon planning pour constater que si je comptais être à l’heure pour tester Nibiru¹⁵ sur le stand des XII Singes¹⁶ à 20h, il était largement temps de s’inquiéter du repas. Récupération du Vieux Geeks au stand de Posidonia et nous voilà partis à la recherche du Ninkasi¹⁷, qui devait devenir notre point de chute de prédilection pour les jours suivants. Sortie du salon, marche dans la mauvaise direction, demi tournage, pass sanitaire, installation en terrasse, avalage de burger, gobage de Nurofen pour repousser l’inévitable migraine dûe à l’air lyonnais et au bruit ambiant… Et nous voilà de retour au double mixte pour la soirée, après avoir convenu de se retrouver pour la transmission du sac de couchage à mon hôtel, une fois la partie terminée.

La découverte de Nibiru s’avéra être une réelle bonne surprise, avec un système très simple et fluide (à base de dés quatre), un contexte faisant la part belle au mystère et à la découverte, renforcé par le fait que les personnages, tous amnésiques se construisent au fil des parties, par l’évocation de souvenirs refaisant surface aux gré des actions entreprises.

La partie fut animée avec beaucoup de justesse dans le ton par Phileas Rogue¹⁸ (mention spéciale pour l’interprétation de Kalue, I.A mix de chien et de singe mécanique, que j’ai pris grand plaisir à faire détester à mon personnage tout au long du scénario), dont j’ai enfin pu faire la connaissance ailleurs que sur Facebook. De bonnes tranches de rigolades donc, pour ce vendredi soir tirant sur sa fin, et ce en dépit de la pénurie de bière sur le salon.

Une fois de plus, je partis à la recherche du Vieux Geeks afin de lui refiler le fameux sac de couchage resté à l’hôtel, avant une nuit bien méritée. Arrivé à l’Ibis, une rumeur à propos de verres à bière trop grands flotte jusqu’à nos oreilles… De là à dire qu’elle émanait de membres actifs de Rôliste TV¹⁹, de GeekPowa²⁰ ou encore Ind100 Podcast²¹, il n’y a qu’un pas (que je ne franchirai pas, car ce qui arrive au bar de l’hôtel reste au bar de l’hôtel 🧐). Ignorant vaillamment la tentation de nous désaltérer, nous nous précipitâmes dans l’ascenseur, le Vieux Geeks étant contraint par la nécessité de vite retourner sur le salon sous peine de voir le plan hébergement qu’il s’était négocié dans l’après-midi lui filer sous le nez.

Un élément essentiel à notre histoire manque sur cette photo 🤔

Une fois dans la chambre, nous fîmes une horrible constatation… Point de sac de couchage. Fort marri, le doute me saisi car je restais persuadé de l’avoir pris en descendant de voiture, mais sans nous laisser abattre, nous décidâmes d’aller vérifier de visu. Re ascenseur, re rumeur émanant du bar (cette fois accompagnée d’un texto pas vraiment anonyme à propos de « choisir son camp ») et tip tap tip tap, marche en direction de la voiture pour constater qu’effectivement, le sac de couchage n’y était pas non plus.

J’avais donc trouvé le moyen de le perdre durant mon bref périple entre Rossinante et l’Ibis, damned. Et le Vieux Geeks de repartir afin de négocier à nouveau la proposition d’hébergement en incluant cette fois une couverture au package. Je fis pour ma part une brève escale au bar de l’hôtel pour saluer la rumeur avant de me rabattre sur mes quartiers pour la nuit… Rideau pour vendredi, affaire à suivre…

Rédigé par David Barthélémy

Notes et Références :

¹ William Gibson
² Vieux Geeks
³ Cœurs Vaillants
John Grümph
Obeha Editions
Posidonia Editions
Courants Alternatifs
Le Colosse de Grisantre
Le Temple des Vents
¹⁰ Julien Pouard
¹¹ Editions Sethmes
¹² Mickaël Cheyrias
¹³ Cédric Chaillol
¹⁴ NOC
¹⁵ Nibiru
¹⁶ Les XII Singes
¹⁷ Le Ninkasi
¹⁸ Phileas Rogue
¹⁹ Rôliste TV
²⁰ Geek Powa
²¹ Ind100 Podcast